Tennis : Yannick Noah poursuivi par un fan qui l'accuse de l'avoir arnaqué lors de la vente d'une raquette
Le 20 avril 1986, Pierre est devant sa télé. Ce soir-là, TF1 diffuse « Tous pour Noah », une émission présentée par l’humoriste Stéphane Collaro. Un vélo, des vêtements… Le célèbre tennisman met en vente plusieurs objets lui ayant appartenu afin de récolter de l’argent au profit de l’association Care France, dont la vice-présidente était à l’époque sa mère, Marie-Claire Noah. Passionné de tennis, Pierre ne résiste pas à l’envie d’acheter un objet aussi rare que précieux : l’une des raquettes Le Coq Sportif utilisée par le joueur lors de la finale de Roland-Garros, remportée face au Suédois Mats Wilander. Contre l’avis de ses proches, il débourse 12.000 francs (soit 3.277,87 euros en 2021, selon l’Insee) pour acquérir ce petit morceau d’histoire du tennis.
Un certificat rédigé de la main du dernier tennisman français à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem accompagne l’objet, soutient Pierre. 33 ans plus tard, ce Marseillais décide finalement de s’en séparer pour payer les frais médicaux de son épouse, qui fait face à des problèmes de santé. Il fait expertiser la raquette à Drouot afin de connaître sa valeur en vue d’une vente aux enchères.
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En 2017, il la soumet à Jean-Marc Leynet, expert de l’hôtel des ventes parisien spécialiste du sport. Ce dernier lui répond en avril 2018… qu’elle ne vaut rien, ou du moins pas grand-chose. Selon lui, la raquette achetée n’a servi ni pendant la finale du tournoi, ni même pendant toute la quinzaine de Roland-Garros. Un coup dur pour celui qui espérait fixer la mise à prix à environ 8.000 euros.
Une affaire prescrite ?
Trois ans et demi plus tard, l’affaire était examinée ce mardi par la deuxième chambre du tribunal judiciaire de Versailles (Yvelines). L’avocat de Pierre, Me Arnaud Ibanez, a demandé que soit engagée la responsabilité délictuelle de Yannick Noah pour avoir réalisé un faux document – à savoir le certificat d’authenticité – et la responsabilité contractuelle de Care France, qui était la bénéficiaire de la vente aux enchères. En clair, il a demandé que Pierre soit remboursé et dédommagé pour le préjudice. Le joueur et désormais chanteur, qui a refait sa vie au Cameroun, son pays d’origine, était absent à l’audience qui a duré un peu moins d’une heure. Il a chargé son avocat, Me William Bourdon, de le représenter.
Contrairement à l’avocat de Pierre, Me Bourdon estime que l’affaire est prescrite. « La procédure a été déclenchée plus de 30 ans après les faits. Le demandeur initial aurait découvert la “supercherie” plus de 30 ans après les faits ? C’est absurde, et l’affaire est prescrite », écrit l’avocat dans un courriel adressé à 20 Minutes. « Comme souvent dans les procédures qui visent des personnalités publiques, l’action est mercantile et opportuniste », ajoute-t-il. « Plus de 30.000 euros de dommages et intérêts sont réclamés pour une raquette achetée moins de 1.500 euros, alors même qu’aucune preuve n’est rapportée de ce que la raquette présentée est celle qui a été achetée en 1986. »
Le jugement sera rendu le 2 avril prochain. Contactée par 20 Minutes, l’association Care France n’a pas souhaité faire de commentaire.