Ces 2022 : Cearitis veut faire mouche à Las Vegas avec son piège autonome et connecté contre les parasites

En 2021, à cause du coronavirus, le CES de Las Vegas avait été unique en virtuel. Ce mercredi, il s’ouvre en présentiel et parmi les start-up présentes, on trouve Cearitis.Cette entreprise d’Aix-en-Provence va présenter Pira, un piège autonome et connecté contre les mouches à olives.

C’est l’histoire de deux cousines qui ont passé leurs étés dans les champs ​ d’olivier de leur grand-père, quelque part en Italie. Une enfance faite de bons souvenirs à flâner entre les arbres au soleil… mais aussi à l’origine d’une prise de conscience. « Dans leurs parcelles, nous avons vu les dégâts que pouvaient causer les pesticides, notamment sur la biodiversité », raconte Solena Canale Parola, cofondatrice de la start-up Cearitis, basée à Aix-en-Provence.

En 2020, alors que sa cousine Marion est fraîchement diplômée d’une école d’ingénieurs, les deux jeunes femmes décident de s’associer pour se lancer dans l’entreprenariat, avec une idée en tête : proposer aux arboriculteurs qui souhaiteraient protéger leurs cultures des ravageurs une alternative écologique aux insecticides. Mes deux cousines s’orientent tout naturellement vers l’oléiculture, avec dans leur viseur, la mouche à olive, principal ravageur de cette culture typiquement provençale, qui engendre chaque année pas moins de 10 milliards d’euros de pertes.

Les mouches à olive dans le viseur

« Nous avons développé Pira, une petite machine autonome grâce à un système de panneaux solaires, détaille Solena Canale Parola. Ce système de piégeage diffuse des molécules qui ne sont pas utilisées sur le marché, les kairomones. Ces molécules attirent les femelles, tandis que les produits utilisés aujourd’hui dans l’agriculture attirent les mâles grâce à des phéromones. Or, ce ne sont pas les mâles qui sont à l’origine des dégâts. » En effet, le développement larvaire qui suit la ponte de la mouche à olive femelle rend les fruits de l’olivier touché impropres à la consommation.

Outre ce piège, les deux cousines ont développé une autre technologie pour tromper les mouches. « Une fois que la mouche a pondu, elle laisse un jus de ponte, poursuit Solena Canale Parola. C’est une manière de dire à ses congénères que la place est déjà prise. En étudiant les signaux olfactifs que la mouche perçoit, nous avons donc développé une solution répulsive naturelle à partir des molécules que l’on trouve entre l’arbre, la mouche et son jus de ponte. »

Les deux cousines attendent de leur séjour à Las Vegas de la visibilité, avant une commercialisation envisagée pour 2023.