Tennis : « Je suis content de rendre fiers les gens qui viennent me voir », lance Hugo Gaston
Il est l’éclaircie dans la grisaille qui baigne le tennis français depuis des années. Révélé lors du Roland-Garros automnal de 2020, Hugo Gaston a prouvé en 2021, après quelques mois de « digestion » qu’il n’était pas un simple météore. Quart de finaliste à Bercy avant de disputer le Masters Next Gen à Milan, le Haut-Garonnais de 21 ans a terminé l’année à la 67e place mondiale, ce qui lui permet d’envisager un avenir proche sympathique dans les tournois les plus prestigieux.
« 2022 va être une belle année, confie-t-il. J’ai la chance de pouvoir intégrer tous les grands tableaux, sans passer par les qualifs. » Ainsi, après un tournoi préparatoire la semaine précédente, Gaston disputera l’Open d’Australie, du 17 au 30 janvier à Melbourne. Avant de voyager aux antipodes, via une escale à Dubai, le magicien fonsorbais avait répondu à quelques questions de 20 Minutes.
Avez-vous le sentiment d’avoir confirmé en 2021 les promesses de 2020 ?
Je suis conscient de ce que j’ai fait. Après, dire que j’ai confirmé… Je ne regarde pas trop. J’essaie juste de faire mon petit train-train, d’y aller à mon rythme. Pour l’instant, ça se passe pas mal et c’est cool. Je sais de quoi je suis capable.
L’après-Roland-Garros 2020 a parfois été compliqué. Dans l’émission « Intérieur sport » diffusée en mai dernier par Canal+, on voit ce stage en Espagne qui ne se passe pas très bien… Y a-t-il eu des doutes par moments ?
On a le droit de faire des erreurs. Cette période a permis de faire des choses au clair. J’étais très fatigué, très nerveux. Il fallait que ça sorte, c’est sorti à ce moment-là. Au final, c’est un mal pour un bien.
Quel moment fort retenez-vous de 2021 ?
Forcément la fin d’année. Sortir un moment, c’est compliqué, mais je dirais quand même Bercy avec l’émotion que j’ai pu y vivre. Puis il y a eu l’enchaînement avec la Coupe Davis, une première pour moi. Chanter la Marseillaise avec l’équipe première, c’était un rêve d’enfant. J’étais très heureux. Même si au final je n’ai pas joué, je faisais quand même partie de l’équipe, c’est inoubliable.
Vos matchs à Bercy se sont disputés dans une atmosphère de folie. Avez-vous été surpris ?
C’était quelque chose de dingue, une ambiance de fou. Je l’ai bien géré et c’était top. En plus, mon niveau de jeu était très bon, le public était à fond derrière moi. C’était incroyable et c’est grâce à cela que j’ai pu jouer aussi bien et faire un quart de finale.
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Ensuite il y a la Coupe Davis puis, au lieu de partir en vacances, vous préférez jouer les Interclubs et vous devenez champion de France avec le Stade Toulousain…
J’adore la notion d’équipe. Il y a très peu de compétitions par équipes dans une année. Et puis, je retrouvais les copains et ça s’est très bien passé donc c’est encore mieux. Le président du Stade comptait aussi sur moi et je me devais d’y être, car je reçois une aide forte du club. J’y suis allé avec plaisir. Je suis ensuite parti un peu en vacances, quatre ou cinq jours. Je n’ai pas trop coupé mais ça fait partie du truc. On a vécu de super moments avec l’équipe.
Vous avez battu Carreño Busta et Alcaraz à Bercy, mais perdu auparavant contre des joueurs bien moins classés que vous. La prochaine étape, c’est davantage de régularité ?
Oui, il faut que je continue à bosser sur ça. En fin d’année, c’était déjà beaucoup mieux, mon niveau de jeu s’est élevé. Mais il va falloir maintenant être régulier sur cette année.
Quel est l’objectif en 2022 ? Le classement ou le jeu ?
Je vais essayer de continuer à progresser dans le jeu et forcément au classement. Après, donner un numéro, c’est compliqué. On va faire petit à petit, essayer de monter progressivement plutôt que de se fixer d’entrée un classement très haut.
Comment vous situez-vous par rapport à d’autres jeunes joueurs de la nouvelle génération, comme l’Italien Jannick Sinner (20 ans) ou l’Espagnol Carlos Alcaraz (18 ans) ?
Alcaraz est très jeune et déjà 30e mondial (32e exactement). Moi, j’y suis allé à mon rythme et maintenant je suis dans les 60es. Chacun va à sa vitesse et au final, je monte assez rapidement au classement. J’essaie de ne pas trop les regarder, même si c’est toujours intéressant de se comparer à eux. Encore une fois, je tente d’aller à mon rythme, sans griller les étapes.
Fini les Challengers ? Est-ce que vous n’allez jouer que des gros tournois ?
C’est mon objectif pour cette année. Il faudra voir en fonction de la programmation mais c’est sûr que je vais essayer de disputer beaucoup d’ATP 250 et plus. S’il y a des semaines ou je dois faire un Challenger, j’irai. Mais la priorité, c’est de rester sur des 250 voire mieux.
Est-ce que votre vie a changé ? Quand on rentre directement sur les grands tournois, ce n’est plus le même monde…
Non. Bien sûr, les gains sont plus importants mais il y a toujours les déplacements qui ont un coût, l’avion, l’entraîneur, tout ça. Mais c’est certain que c’est plus confortable. On gagne mieux sa vie même si je suis encore jeune. Et les « prize money » vont désormais être plus élevés.
Qu’est-ce qui vous sépare encore des meilleurs joueurs mondiaux, comme Medvedev que vous avez accroché en quart de finale à Bercy mais qui vous a quand même battu ?
La constance sur une année. Ces mecs, ils font toujours au minimum demi-finale, voire finale dans les tournois. Je suis de mieux en mieux dans ce domaine-là, il faut que je continue.
Si vous avez été autant soutenu à Bercy par exemple, c’est que vous être français et que votre jeu plaît au public. Mais vous êtes aussi une éclaircie dans un tennis tricolore en difficulté. Cela ne met-il pas trop de pression ?
Franchement non. On est quand même pas mal de joueurs à avoir fait une belle année comme (Arthur) Rinderknech ou (Benjamin) Bonzi. Une belle génération arrive. Nous pouvons faire de belles choses. Personnellement, j’ai la chance d’avoir très bien joué à Bercy où il y avait beaucoup de monde et le public a été à fond derrière moi. Je suis content de ce que j’ai fait, content aussi de rendre fiers les gens qui viennent me voir. C’est aussi pour cela que je joue au tennis.
Y a-t-il un coup que vous aimeriez encore corriger ou améliorer ?
Non. Je me sens vraiment très équilibré, que ce soit en coup droit, revers, service ou dans les déplacements. Je me sens bien partout. Bien sûr, je peux m’améliorer dans tous les domaines. Mais il n’y a pas un coup pour lequel je me dis : « vraiment, il va falloir faire quelque chose. »
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